Ça pourrait vous intéresser
Des analyses
Ces analyses pourraient retenir votre attention
Rechercher une entreprise
Quel pays ?
Des navires de commerce jusqu’aux navires de guerre en passant par les bateaux servant à transporter des passagers, tous les moyens de transport maritime subissent l’usure du temps et peuvent être affectés par des avaries diverses. Aussi, il s’est développé un secteur d’activité de la réparation et de la maintenance navale dont l’écueil pour ses protagonistes est de présenter un "caractère fortement cyclique" dixit la Maison de l'Emploi de Marseille. Concentrés dans seulement quelques territoires, les chantiers où les navires divers et variés sont manutentionnés nécessitent de mobiliser une pluralité de compétences, donnant ainsi la chance à de professionnels issus d'univers variés de pouvoir s’y épanouir.
La réparation et la maintenance navale comprennent notamment l’activité de remise en état de navires ayant subi des avaries occasionnées par des “problèmes techniques” ou induites par “un événement de mer” selon la définition publiée sur le site internet de la marine marchande. Lorsque sont mises en œuvre des maintenances lourdes, la pratique est qualifiée de retrofit. Ce secteur d’activité se différencie notamment de la construction-conversion par des temps d’intervention plus courts.
Les matériaux sollicités varient selon le type d’embarcation qui fait l’objet d’une réfection. Si l’acier est omniprésent dans la réparation industrielle, l’aluminium est davantage travaillé dans la réparation de grande plaisance. Ce domaine est défini par le Code NAF 33.15Z qui exclut les activités de réparation de moteurs de bateaux et navires comme le démantèlement d’épave.
La région bretonne dans laquelle prospère notamment Damen Shiprepair Dunkerque, concentre près de la moitié des effectifs de France métropolitaine de la réparation navale. Le département du Finistère par exemple, accueille un grand nombre d’entreprises du secteur. Sur le pourtour méditerranéen, ce sont entre autres MB92 La Ciotat et Chantier Naval de Marseille qui se distinguent favorablement par leur intervention.
Selon le rapport d’activité 2020-2021 du GICAN (Groupement des Industries de Construction et Activités Navales), l’industrie navale génère un chiffre d’affaires (CA) de 11,25 milliards d’euros en France. Au sein de cette filière, les activités de réparation et de maintenance en particulier ont affiché un CA d’environ 970 millions d’euros en 2016.
L’Observatoire paritaire, prospectif et analytique des métiers et qualifications de la Métallurgie met en évidence le poids économique beaucoup plus important de la maintenance de navires militaires par rapport à celui de la maintenance de navires civils (900 millions d’euros contre 250 millions d’euros en 2017). Cela étant, c’est bien la seconde activité qui est en croissance tandis que la première demeure stable.
Selon Xerfi - INSEE-SIRENE, En 2017, la France se situe au 6ème rang mondial et au 2ème rang européen pour la taille des installations de réparation navale. Le volume de l’emploi et la sollicitation des différents métiers dans les chantiers sont largement fonction des commandes et des différentes étapes des projets selon Patrick BARAONA, Directeur du Pôle Mer Méditerranée
Du côté des entreprises tricolores, on tend à se positionner en particulier sur deux segments à savoir les bateaux de plaisance et les paquebots.
L’ampleur et la technicité des travaux nécessitent l’intervention de divers corps de métiers. Il s’agit par exemple du technicien de maintenance mécanique navale, un professionnel polyvalent susceptible de réparer ou remplacer des équipements de navigation et de procéder aux installations de propulsion. Interrogé par l’ONISEP, le second maître Grégory témoigne de la “réflexion et de la responsabilité” que requiert ce type d’activité, une erreur pouvant être “lourde de conséquences”.
Nous pensons également au peintre naval, au soudeur, au chaudronnier ou encore au tuyauteur sans qui les navires ne pourraient jouir d’une si grande longévité. Ils sont entre autres formés pour s’affairer sur les navires de croisière, les navires de pêche, les navires spécialisés (EMR, transport gaz…) et les navires de défense.
Selon l’ampleur des chantiers, ils sont sous les ordres du chef de bord ou du chef de chantier, des postes d’encadrement que les recruteurs ont parfois bien des difficultés à pourvoir.
Si l’accès à ce secteur d’activité est facilité du fait de l’existence de nombreux contrats courts, cet aspect a aussi de quoi effrayer les profils en quête de stabilité. Est d’ailleurs soulignée dans le rapport de l’Observatoire de la métallurgie la “nécessité de transfert de compétences entre les anciennes générations et les nouveaux arrivants”.
A l’image de tant d’autres industries, l’activité navale se transforme sous l’effet de la transition écologique. Dans les cahiers du Conseil d’orientation de l’IRFEDD (Institut Régional de Formation à l'Environnement et au Développement Durable), on rappelle le programme “Navire du futur” vise entre autres à réduire de moitié d’ici 10 ans les émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’impact environnemental.
Il conviendra aussi d’observer les expériences en matière de navigation maritime autonome. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, nous ne sommes qu’à quelques mois du premier trajet effectué par un navire cargo autonome, toutefois à mettre au crédit d’une organisation japonaise.
Le personnel intervenant sur les chantiers d’entretien et de restauration pourrait par conséquent être confronté à des navires aux caractéristiques différentes de celles qui définissent les modèles actuels.
Dans son étude prospective, les auteurs de l’Observatoire de la métallurgie tablent notamment sur une croissance importante de la maintenance de navire civils pour 2022 (prévisions établies avant la crise sanitaire).
On y évoque aussi le rôle futur de la robotique, pouvant aboutir à la réduction de la non-qualité et de la pénibilité de certaines tâches.
Crédit photo : moto moto sc
Ces analyses pourraient retenir votre attention