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L’architecture est un secteur d’activité très concurrentiel, notamment à Paris où sont installées sept des dix plus grandes entreprises du territoire national. Malgré une baisse de commande, le secteur est en faible progression et son avenir reste prometteur.
Si l’on se réfère à la classification de l’INSEE concernant les activités d’architecture – regroupées sous le code NAF 7111 – celles-ci englobent l’ensemble des entités économiques s’occupant de la conception de bâtiments, de l’urbanisme, ainsi que de l’établissement de plans architecturaux, et sans oublier l’apport de conseils dans ces différents domaines.
Sur le territoire national, un peu plus de 42 000 entreprises évoluent au sein de cette branche. Notons que sur les dix plus grandes d’entre elles, sept se situent en région parisienne : Renzo Piano Building Workshop, Wilmotte & Associés, Valode et Pistre Architectes, Coresi, Graf Paris, Decoral et Viguier. Au-delà de ces « poids lourds » du secteur, près de 75% des entités économiques ainsi considérées se composent de moins de 5 ETP (Equivalents Temps Plein), et qu’une large part d’entre elles a également élu domicile à Paris ou en Ile-de-France.
Parmi toutes les commandes passées en France chaque année pour des travaux d’architecture, plus du quart est concentré en Ile-de-France.
L’organisation du marché a été marquée par une évolution majeure au cours des trois dernières décennies. En effet, dans les années 1980, plus de 80% des architectes exerçaient en individuel, et au travers d’une inscription en tant que « libéral », or ce ratio est désormais passé en-deçà des 50%. Logiquement, le pourcentage des architectes dits « associés » a bondi, de 5 à presque 45%, et ces regroupements au sein de cabinets plus grands peuvent s’expliquer de deux raisons.
Tout d’abord, les coûts liés à la location des locaux ainsi que ceux nécessaires pour l’acquisition des équipements ont connu une forte inflation, or lorsqu’ils s’associent, les architectes peuvent mutualiser ces dépenses.
De plus en plus d’appels d’offres contiennent des clauses qui, par leur complexité, tendent à éliminer d’office les architectes en exercice individuel, et seules des entreprises à la taille critique suffisante sont en mesure d’y répondre. Cette remarque est d’autant plus vraie dans un contexte actuel de contraction des commandes, qu’elles émanent d’acteurs privés ou du secteur public d’ailleurs.
Le rétrécissement du marché étouffe les architectes libéraux.
Près de 30 000 architectes (ou agréés en architecture) figurent au Tableau de l’Ordre. Plus de 1 100 étudiants sont diplômés chaque année par l’une des 20 écoles publiques ENSA – Ecole Nationale Supérieure d’Architecture, dont la plus prestigieuse se situe indubitablement à Paris – ou privés sous contrat, telles que l’ESA Paris.
En tout et pour tout, plus de 40% des élèves en architecture de France suivent leurs cours en Ile-de-France.
Le diplôme dont il est ici question n’est pas le DEA (Diplôme d’Etat d’Architecte) en 5 ans, mais bien celui qui s’obtient suite à une année supplémentaire, connu sous l’acronyme HMNOP. Il s’agit d’une habilitation de l'architecte diplômé d'État à l'exercice de la maîtrise d'œuvre en son nom propre.
Toutefois, même ce précieux sésame ne suffit pas pour se déclarer « architecte ». De fait, le port de ce titre est strictement encadré par la loi, et requiert préalablement une inscription au fameux Tableau de l’Ordre.
Depuis plusieurs années, le montant global des travaux déclarés par les architectes semble stagner, lorsqu’il ne s’affiche tout simplement pas en baisse. Pour exemple, avec 55,3 milliards d’euros en 2017, le déclin par rapport à 2016 s’élevait à près de 6%, et pour mieux situer le contexte actuel, le même montant réalisé en 2014 atteignait déjà 53,3 milliards.
En 3 ans, la progression du secteur n’a été que de 3,5%.
Bien sûr, les architectes forment un ensemble qui dépend fortement de l’état de santé du BTP, et les commandes –publiques ou privées – ont eu tendance à se tarir suite à la crise économique de 2008. Pour autant, si ce ralentissement des commandes est réel, et qu’il s’entend aussi bien en valeur qu’en volume, il ne suffit pas à lui-seul à expliquer les difficultés de l’architecture.
Ainsi, après une « pause » assez nette, les constructions de logements neufs sont de nouveau orientées positivement, mais quand bien même le nombre des particuliers désirant acquérir une maison individuelle s’accroît, le ratio de ceux souhaitant faire appel à un architecte pour leur projet de construction suit une pente inverse.
Plusieurs facteurs permettent de comprendre cette situation, à commencer par le niveau très rude de concurrence sur l’on rencontre sur ce secteur.
Avec la fin du numerus clausus qui encadrait auparavant la profession – et rythmait en quelque sorte son développement – la compétition que se livre les différents bureaux d’études avec les promoteurs et les constructeurs s’est considérablement intensifiée, au point de devenir acharnée.
Les petites structures sont sur le déclin, car les contrats les plus importants – souvent générateurs de marges confortables – restent l’apanage quasi-exclusif des grandes agences d’architecture.
Pour autant, l’architecte « traditionnel » a encore un rôle fort à jouer, du fait notamment de la prise en compte grandissante de son rôle en termes d’écologie. Ainsi, la qualité environnementale des bâtiments constitue aujourd’hui un facteur-clé de succès, à même de rééquilibrer les rapports de force concurrentiels avec les plus gros cabinets d’associés. En outre, d’ici à 10 ans, le métier aura évolué, impliquant sans doute une approche plus généraliste et diversifiée – impliquant par exemple davantage l’urbanisme, la maîtrise d’œuvre ou bien encore le paysage. Ce changement pourrait lui aussi rebattre les cartes et redonner du pouvoir aux « libéraux ».
L’avenir du secteur dépendra beaucoup de la réhabilitation de son image, car cette profession reste souvent prisonnière de clichés et de stéréotypes qui lui sont néfastes. Ainsi, pour exemple, de nombreux particuliers ont à l’esprit que l’architecte est un luxe dont ils peuvent se passer du fait d’honoraires perçus comme excessifs. En fait, ces mêmes personnes cantonnent le rôle de l’architecte à celui du dessin des plans, alors qu’ils ont également une influence majeure en matière de suivi du chantier.
Le métier d’architecte est bien plus complet que l’on ne l’imagine, mais le secteur rencontre des freins notables à son développement, tant du fait d’une préférence marquée pour quelques grands noms du métier – au détriment d’une multitude de plus petits acteurs, qui sont pourtant nécessaires pour permettre l’éclosion de la prochaine génération d’architectes – que par une surabondance de normes législatives tendant à brider la créativité.
Quant à l’obligation de passer par un concours dans le cadre d’une commande publique, il s’agit d’un mode de dévolution qui pourrait évoluer, mais la plupart des acteurs de la profession s’y opposent farouchement, et ils ont un argument fort en leur faveur.
Sans ces concours, les grands noms de la profession, qui font l’orgueil de la France – tels que Jean Nouvel, bien sûr – n’auraient jamais eu la chance d’exprimer leur génie.
Jean Nouvel est un architecte français reconnu à l’international. Parmi ses réalisations, on peut citer Le Louvre Abou Dabi, One Central Park à Sydney ou encore la Tour La Marseillaise.
Les grands architectes français contribuent au rayonnement de la France à l’étranger et à l’attractivité touristique. Des touristes du monde entier viennent spécialement à Paris pour admirer l’architecture des monuments tels que la Tour Eiffel, le Louvre, le Sacré Cœur, etc...
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