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L’impérieuse nécessité pour notre économie et, plus largement, pour la société toute entière se doit de se placer dans une logique de développement durable a, bien entendu, de profonds impacts sur certains secteurs. Parfois, même, des activités ayant connu un long déclin sur plusieurs décennies se retrouvent subitement de nouveau sur le devant de la scène, avec de prometteuses perspectives d’avenir. Il en va notamment ainsi pour une grande partie de la filière du bois, et plus particulièrement le métier au sens du code NAF de l’INSEE de charpentier.
En effet, le bois n’est pas seulement un matériau noble, c’est aussi une alternative écologiquement viable dans un nombre sans cesse croissant de travaux de construction ou de rénovation. Par ailleurs, dans le cadre de la transition énergétique et de l’attention portée aux métiers que celle-ci impacte directement, il ne fait aucun doute que certains départements sont en avance, comme par exemple l’Isère. Dès lors, il nous paraissait plus qu’intéressant de connecter ces deux tendances, et donc d’étudier l’activité de charpentier au sein du département n°38.
Le charpentier est aujourd’hui présenté comme un artisan façonnant et assemblant les bois, dans le cadre de travaux de charpente, c’est-à-dire concentrés sur l’ossature même des constructions.
Si l’on pense spontanément au chêne, le terme de bois doit bien s’entendre au pluriel car les charpentiers peuvent manier plusieurs types de bois, notamment en fonction de la construction à réaliser (plancher, comble ou mezzanine, par exemple) et/ou du niveau d’isolation souhaité. Et de nos jours le chêne est devenu trop rare et cher pour être utilisé ailleurs que sur des monuments historiques. La plupart des charpentes sont désormais en bois de résineux.
N’oublions pas non plus qu’un charpentier peut être impliqué pour des travaux aussi divers et variés qu’une pergola, un abri voiture, un pool house ou bien encore un abri jardin.
En tout cas, la charpenterie fait véritablement partie de ces activités séculaires qui restent pleinement d’actualité, car si elle a été à l’origine de la forme des temples grecs et des fermes et des travaux du génie militaire de l’Empire Romain, le charpentier constitue un élément essentiel sur bien des chantiers présents et à venir, notamment en Isère, ou plusieurs projets structurants pour le département nécessitent l’intervention d’entreprise de ce secteur.
Soyons clairs, certains clichés sur la charpenterie se confirment dans les faits ; ainsi, parmi l’ensemble des professionnels du bois, c’est sans doute celui qui profite du lien le plus étroit avec ce matériau.
Pour autant, les métiers de la charpente sont également réputés pour leur difficulté, tant physique (avec la manipulation de charges lourdes et d’outils potentiellement dangereux car coupants), que mentale (du fait de la nécessité d’une grande capacité d’adaptation aux différents chantiers). Or, cette vision du passé n’est plus aussi vraie aujourd’hui, grâce notamment à de nouvelles technologies qui facilitent considérablement les travaux. Pour exemple, l’on pense ici aux outils mécanisés à commande numérique, mais aussi à des méthodes de construction inédites permettant de rendre la tâche physique moins ardue.
Par ailleurs, il ne fait aucun doute que le métier s’est profondément modernisé, en particulier face aux enjeux du développement durable, et les choix des matériaux se dont désormais avec la maîtrise des dépenses énergétiques en filigrane, tandis que cette fibre écologique se manifeste aussi par une meilleure gestion des déchets.
Alors, certes, en Isère comme ailleurs en France et, plus largement, en Europe le métier de charpentier peine à séduire suffisamment les talents et tous les postes ouverts au recrutement ne trouvent pas preneurs. L’avenir de la profession n’en reste pas moins prometteur, car la demande est là, aussi forte que pérenne, et les emplois aussi ; il ne reste plus qu’à faire connaître davantage le nouveau visage du charpentier au XXIème siècle pour susciter les vocations.
La charpenterie puise ses origines en même temps que celle de la civilisation, et de fait, le bois abrite l’Humanité depuis des millénaires. Pendant un temps, son aura s’est étiolée, au profit de matériaux d’apparence plus solide et nécessitant certainement moins d’entretien.
Aujourd’hui, cependant, on tend à redécouvrir ses vertus, car outre le fait qu’il s’agisse d’un isolant thermique et acoustique de premier plan, l’exploitation du bois ne requiert pas beaucoup d’énergie, pas plus que sa transformation d’ailleurs. Avec le nombre croissant de forêts durables, l’aspect renouvelable du bois fait également partie de ses points forts. Quoi de mieux que la croissance d’un arbre pour capturer le carbone dans l’air ?
Qui plus est, l’aspect esthétique ne doit pas non plus être négligé, la grande variété d’essences utilisables permettant aux architectes des fantaisies dans les formes, les teintes et les parfums de leurs constructions. Enfin, et cela vous surprendra peut-être de l’apprendre, le bois dévoile de remarquables capacités antisismiques, pouvant se tordre sans se briser, à condition, toutefois, de reposer sur des fondations appropriées, bien sûr.
Pour finir, les constructions en bois sont moins inflammables qu’on pourrait le croire et peuvent vieillir mieux que certains bétons.
On l’oublie parfois, mais dans l’Hexagone, nous avons la chance d’avoir l’une des filières de formation artisanale les plus réputées dans le monde, au travers des Maisons des Compagnons du Devoir. Ce sont ces dernières qui prodiguent, notamment en Isère, à Echirolles, les formations en alternance pour les futurs charpentiers, avec un double avantage : la délivrance de diplômes reconnus par l’Etat, combinée à l’acquisition d’une réelle expérience professionnelle.
Toutes filières confondues, ce sont près de 9 compagnons sur 10 qui trouvent un emploi à l’issu de leur « Tour de France », et toutes les formations ne peuvent malheureusement pas se prévaloir d’un tel résultat.
Pour en revenir un instant sur la tradition du Tour de France, il convient de souligner que ce voyage, qui peut durer 3 à 5 ans, déborde aussi régulièrement au-delà des frontières nationales, et qu’en passant du temps auprès de maîtres qualifiés dans le travail du bois, les charpentiers en devenir peuvent être efficaces dès leur entrée dans le monde du travail.
Toutefois, ce n’est qu’après 10 ans de pratique (en moyenne) que les charpentiers deviennent véritablement expérimentés, et pour les entreprises qui les emploient, les enjeux sont multiples ; il convient, bien sûr, de recruter les bons profils et de les aider à évoluer face aux nouvelles exigences du métier, mais aussi de les fidéliser et de préparer la relève.
Pour l’heure, sur plus de 16 331 entreprises du secteur de la charpenterie en France correspondant au code NAF 43.91.11., 710 ont élu domicile au sein du département n°38, ce qui peut sembler peu. C’est vrai, mais les statistiques démontrent que depuis plusieurs années de nombreuses nouvelles entreprises sont régulièrement créées en Isère.
En outre, 100% de ces sociétés sont des TPE / PME, avec plus de 93% de patrons de sexe masculin. Là encore, cette photo a un instant t pourrait être trompeuse, car si le métier tarde effectivement à se féminiser, c’est principalement par méconnaissance des nouvelles réalités qu’il implique.
Qui plus est, comme l’illustre l’exemple de Groupe Primo, un mouvement de concentration est indéniablement lancé, et il s’agit peut-être de l’étincelle qui manquait à cette activité pour renforcer son attractivité et se développer encore plus rapidement.
Depuis déjà plusieurs années, les différentes administrations qui se sont succédé pour présider aux destinées des Isérois(es) mettent en avant une volonté forte de développement durable, se traduisant par des enjeux majeurs au sein de la filière bois. Dans cette perspective, les charpentiers, qu’ils soient à leur compte ou employés peuvent trouver un appui appréciable pour se former et évoluer.
Pour conclure, rappelons qu’un charpentier s’occupe de types de construction aussi divers que l’immeuble d’habitation, la maison individuelle, le bâtiment industriel, voire le hangar agricole. Il se trouve donc à la croisée des chemins entre les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, lui permettant d’être beaucoup moins impacté par une crise économique focalisée sur l’un ou l’autre de ces pans de l’économie nationale.
Bien sûr, les normes environnementales et de sécurité ne cessent de se renforcer, mais les perspectives sont là, et les projets d’envergure ne manquent pas en Isère, tels que mis en avant par l’agence « Isère Attractivité » et sa fameuse marque Alpes Is(h)ere.
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