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Alors que le respect de l’environnement et le développement économique durable reviennent de plus en plus souvent dans l’actualité, le secteur d’activité lié à l’exploitation des gravières et sablières mérite qu’on lui accorde une attention particulière. En effet, celui-ci se trouve « à l’intersection » de ces deux grandes notions sociétales, étant tantôt accusé de causer un désastre environnemental, tantôt présenté comme une des sources d’emplois du futur prometteuse.
De fait, pour mieux cerner la réalité qui se trouve derrière un code NAF – 08.12Z, il convient d’abord de présenter objectivement ce secteur. Par la suite, il sera possible de prendre une position éclairée sur le débat actuel concernant la soutenabilité du développement de la filière « gravières et sablières ».
En France, ce sont chaque année près de 440 millions de tonnes de granulats qui sont consommées annuellement,
avec 340 millions issus de carrières et les 100 millions restants en provenance du recyclage des matériaux des chantiers du BTP.
Selon l’INSEE, ce secteur d’activité englobe les éléments suivants :
Il s’agit donc essentiellement de carrières de granulats (graviers, sable) et de leur préparation pour la vente.
L’extraction de kaolin est économiquement anecdotique en France de nos jours avec 8 principaux gisements exploités. Cette argile blanche est indispensable à la fabrication de la porcelaine, mais elle s’utilise aussi massivement dans l’industrie du papier. On peut aussi l’ajouter au caoutchouc, dans des peintures, pour fabriquer des ciments géo-polymères, ou encore pour en faire un usage médicinal.
Rappelons que les principaux acteurs du marché sont des entreprises internationales très connues, telles que :
Imerys avec plus de 68 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, en augmentation de 33%, et un capital social supérieur à 158 millions d’euros.
Il s’agit également de Colas, leader mondial de la construction de routes
ou du groupe Vinci au travers d’Eurovia : 19 300 collaborateurs et 196 marques déposées.
Bien sûr, il existe encore de petits acteurs – associés à un ou deux projets de carrières – mais ceux-ci se font de plus en plus rares, pour ne pas dire anecdotiques, face aux géants précédemment évoqués.
Au total, ce sont 2 570 entreprises en France qui œuvrent sur ce secteur, et 90 sociétés dans les DOM-TOM.
Depuis 1979, les carrières de granulats – là où les sables et les graviers sont extraits des roches (meubles, calcaires, terrestres ou marines, voire éruptives et de recyclage) – sont soumises à une législation spécifique, l’ICPE – Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. Une étude d’impact environnemental est donc requise systématiquement de la part du porteur de projet, afin que les impacts extérieurs puissent être, autant que possible, limités.
En outre, l’obligation de remise en état
qui prévalait déjà précédemment s’est vue assortir, en 1994, de garanties financières, dans le but de sécuriser la
restitution d’un site dans son paysage à la fin de la période d’exploitation
. Ainsi, il peut être question de réaménagement agricole, forestier, voire pour des activités de loisirs, en fonction des souhaits du propriétaire foncier et de certains enjeux locaux.
Concernant les métiers représentatifs, et les besoins en qualification de ce secteur, il faut bien sûr mentionner l’explorateur, qui intervient en amont du projet afin de déterminer l’emplacement du gisement, ainsi que ses caractéristiques principales. Ensuite, interviennent l’exploitant et le minéralurgiste, qui seront chargés d’extraire le minerai « de base », parfois appelé « stérile », puis les substances utiles (sables et graviers). Enfin, les métallurgistes – y compris ceux adeptes de la pyrométallurgie – se chargeront d’utiliser le concentré obtenu pour produire les matériaux (bétons, vitres, etc.) attendus par les clients finaux.
En outre, la consommation de chaque Français de granulats atteint près de 6 tonnes par an, et notons bien qu’il s’agit de la seconde matière la plus consommée à l’échelle du globe – après l’eau, certes, mais loin devant le gaz ou le pétrole.
Les sables rares, destinés à l’électronique, sont aujourd’hui très demandés, et plus largement, la demande mondiale en sable et gravier atteint près de 50 milliards de tonnes par an.Chaque année, dans l’Hexagone, près de 17 millions de tonnes de béton sont démolis … ce qui fait, potentiellement, de grosses quantités de sable à récupérer.
Pour
autant, cela ne signifie aucunement la fin programmée de cette filière,
car nous aurons encore besoin – et pour longtemps – de sable et de
granulats, aussi bien dans le BTP que le monde médical, et de
l’industrie, en passant par la peintre et les cosmétiques. Certes, la
crise de 2008 a été un frein pour l’ensemble du secteur, et le
ralentissent de la croissance mondiale que nous observons en 2009
produira sans doute également un effet similaire – quoique de moindre
ampleur. Néanmoins, sur la durée, et notamment du fait de la volonté des
pays émergents d’accélérer leur développement, les besoins resteront
forts.
Il convient alors de concilier cet impératif avec la nécessité de préserver davantage l’environnement,
et c’est bien ce à quoi s’attelle d’ores et déjà la filière, au travers
du broyage de roches pour produire des granulats de façon moins «
impactante », par exemple.
La piste du recyclage mérite également d’être explorée, et depuis 2012, le programme de recherche Recybéton
est précisément focalisé sur ce point. De fait, chaque année, dans
l’Hexagone, près de 17 millions de tonnes de bétons sont démolis … ce
qui fait, potentiellement, de grosses quantités de sable à récupérer.
D’autres initiatives sont également à souligner, du béton cellulaire au
granulats issus de cendres provenant de l’incinération de déchets, en
passant par les scories d’aciéries, le béton géopolymère, ou bien encore
les sciures et les fibres de noix de coco.
Le
développement économique et social n’est pas prêt de s’inverser, et la
demande en sables/granulats peut permettre d’employer de nombreux
salariés en France dans les prochaines années.
Nous devons prendre
garde à la surconsommation, c’est certain, mais à cette condition, les
perspectives – pour l’économie et l’emploi – sont indéniablement
positives dans ce secteur.
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