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Depuis plus d’une décennie, la prise de conscience environnementale en France a permis d’accélérer considérablement le développement des travaux d’isolation thermique, acoustique et anti-vibrations. Le durcissement des normes, les mesures fiscales incitatives et la hausse du coût de l’énergie sont des facteurs positifs pour ce marché.
Peu d’entreprises sont uniquement qualifiées dans les travaux d’isolation thermique et acoustique. La plupart des acteurs réalisant ce type de travaux ont des activités connexes dans le secteur du bâtiment (chauffagiste, plombier, frigoriste, etc.). En plus de procéder à l’installation, la réparation, la maintenance des prestations d’isolation thermique et acoustique, beaucoup d’entreprises vendent également du matériel.
La demande porte aussi bien sur la construction d’immeubles, de bureaux et de maisons individuelles neufs, que sur la rénovation.
Le nombre d’entreprises dans le secteur reste relativement stable depuis 3 ans, autour des 6 700 sociétés, pour un chiffre d’affaires consolidé supérieur à 3,5 milliards d’euros, et plus de 17 000 salariés. Ces données chiffrées sont toutefois appelées à évoluer positivement dans un futur proche même si l’ampleur de la hausse est évidemment délicate à estimer. Et, mathématiquement, les recrutements de personnel qualifié seront de plus en plus nombreux.
Les produits phares associés aux métiers de l’isolation thermique et acoustique sont les isolants en laine minérale, notamment la laine de verre qui avec sa texture matelassée est une absorbant efficace pour la correction acoustique ainsi qu’un isolant thermique très réputé pour les toitures, murs et sols. La laine de roche est aussi très prisée pour l’isolation thermique et acoustique, sa particularité est que c’est un matériau naturel issu de l’activité volcanique. Le verre cellulaire est également utilisé.
Désormais il existe une très quantité d’isolants d’origine végétale. Les principaux sont le liège, la fibre de bois, le chanvre, la laine de bois, le textile recyclé, la laine de coton, la laine de lin et la ouate de cellulose. Très prisés pour les constructions bio-climatiques ou dans les écoquartiers, chacun de ces matériaux a des caractéristiques spécifiques et des points forts en termes d’isolation thermique et acoustique. Ressentis comme plus écologiques par les consommateurs, ces produits sont toutefois plus sensibles à l’humidité, aux champignons et aux rongeurs que les isolants d’origine minérale.
En plus des laines végétales, il est possible d’utiliser en tant qu’isolant des produits d’origine animale. Les plumes de canard et la laine de mouton sont les principaux isolants animaux. A noter que chacun de ces matériaux est associé à des fibres synthétiques pour qu’ils soient efficaces.
Ensuite les isolants minces sont très présents sur le marché des matériaux d’isolation. Leur constitution est faite de plusieurs couches de feuilles d’aluminium ou de film plastique aluminisé. En fonction des performances thermiques souhaitées le nombre de couches superposées varie.
L’isolant sous vide est un produit faisant parti de la nouvelle génération d’isolants. Sa faible épaisseur couplée à une excellente résistance thermique en fait un produit assez remarquable.
Quant aux isolants en polystyrène, ils regroupent plusieurs types de matériaux isolants en plastique à cellules fermées. Très largement utilisés en construction comme en rénovation, on distingue essentiellement le polystyrène expansé (à petites billes blanches) et le polystyrène extrudé (plus dense et apprécié pour sa résistance mécanique).
Entre 2008 et 2015, l’activité du secteur du bâtiment a connu un trou d’air, mais depuis 2016, et principalement grâce à la construction neuve dans le résidentiel privé, elle est repartie à la hausse. Or si les taux de crédit bas sont évidemment un facteur-clé de cette reprise, les mesures incitatives et/ou contraignantes prises afin de favoriser la transition énergétique contribuent également à la performance globale.
En outre, au travers de programmes tels que « Habiter mieux », les particuliers peuvent plus aisément se lancer dans des travaux d’amélioration des performances énergétiques de leurs logements anciens. Ces aménagements ont l’avantage de générer des économies de chauffage et de climatisation mesurables, avec pour un impact positif sur le bilan carbone.
A titre d’exemple, une isolation des combles perdues (pour 3 000 euros en moyenne) se traduit par une baisse de près de 30% de la consommation énergétique, soit 500 euros environ sur la facture de gaz, si bien qu’en à peine 6 ans, le coût des travaux est intégralement rentabilisé.
Alors que l’obligation de respecter la dernière règlementation thermique date de 2012 (RT2012), la règlementation environnementale RE2020 promet d’ores et déjà d’accroître davantage le poids du secteur de l’isolation au sein du bâtiment, puisqu’il s’agira de prendre en compte l’ACV, à savoir l’analyse du cycle de vie d’une maison ou d’un immeuble, de sa construction jusqu’à sa démolition. En outre, deux lettres apparaitront de plus en plus souvent, E+ et C-, indiquant respectivement la nécessité pour le bâtiment de générer tout ou partie de son énergie, et de réduire son empreinte carbone.
Le tableau dressé sur l’avenir du secteur de l’isolation thermique et phonique est pour le moins prometteur, mais il mérite toutefois – par souci de transparence – d’être quelque peu nuancé. Ainsi, et notamment du fait du travail illégal, les pressions tarifaires se sont exacerbées, avec un impact direct sur les marges, déjà attaquées par les hausses successives du prix de certaines matières premières.
En outre, si les pouvoirs publics sont souvent prompts à initier de nouvelles règlementations allant dans la bonne direction – celle d’une plus grande protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique – les dépenses publiques souffrent de contraintes budgétaires conséquentes. Il en résulte des commandes passées par l’Etat en diminution, et donc moins de contrats publics à se partager pour les acteurs du marché.
Qui plus est, aucune entreprise ne peut bâtir (sans mauvais jeu de mot) son avenir sur une prise de conscience environnementale si cette dernière de s’accompagne pas d’une hausse des coûts de l’énergie. Une telle déclaration peut sembler polémique, mais le fait est qu’une énergie peu chère n’incitera quasi-personne à investir dans de lourds travaux d’amélioration de performance énergétique.
Enfin, outre l’implémentation du compte pénibilité qui reste dénoncé quasi-unanimement par les professionnels du secteur (ainsi que, plus globalement, par les acteurs du monde du bâtiment), la cohabitation de plusieurs labels (RGE pour « Reconnu Garant de l’Environnement », Eco Artisan, Qualibat, etc.) et de dispositifs au devenir incertain (éco-prêt à taux zéro dans les zones à demande non-tendue, Cite, etc.) apporte un relatif manque de lisibilité aux yeux des consommateurs.
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