L'offset


Malgré sa complexité, c'est un procédé qui s'est aujourd'hui largement développé. La majorité des imprimés sont réalisés par ce procédé grâce notamment à sa très grande adaptabilité. 

C'est aussi un intermédiaire entre la typographie qui se limite aux travaux dits « de ville » (cartes de visite, cartes commerciales, faire-part, etc.) et l'héliogravure que sa lourdeur de mise en oeuvre destine à de très gros tirages (catalogues de VPC, magazines télé, édition, etc.).

L'offset, un procédé universel

L'offset est un procédé universel qui permet d'imprimer aussi bien sur du papier de 32 g/m² à 350 g/m², que sur du métal ou des supports synthétiques, dans des quantités allant de 100 à plusieurs millions d'exemplaires, dans n'importe quel format pourvu que l'on choisisse le matériel le mieux adapté et qui offre un niveau de qualité largement satisfaisant eu égard aux coûts pratiqués.
De plus, l'offset offre une très large gamme de matériel allant de la petite offset de bureau jusqu'à la 48 pages, voire 64 pages grande vitesse.

Nous nous intéresserons uniquement dans cette communauté à l'impression dite « de labeur », c'est-à-dire utilisant des matériels avec sécheur par rapport à la presse qui utilise des matériels sans sécheur.
La différence entre les matériels employés est essentiellement due à la qualité du support choisi pour l'impression, la presse utilisant exclusivement du papier journal par rapport à l'édition ou à la publicité qui utilisent des papiers couchés, type «  LWC »  (voir dans ce même chapitre les différentes qualités de papier) au même titre que l'hélio.

Et même si, aujourd'hui, les fluctuations tarifaires des papiers incitent les annonceurs à varier leurs supports d'impression en utilisant des satinés ou du journal dit « amélioré », c'est toujours sur un parc machines avec sécheur que l'impression se fait.
Par ailleurs, il faut préciser que si les imprimeries des grands quotidiens nationaux acceptent de faire de la sous-traitance pour les annonceurs qui le souhaitent, ils sont néanmoins contraints de respecter les impératifs de leurs heures de parution et ne peuvent par conséquent accepter que des tirages courts qu'ils intercalent avec leur propre production.

En préambule à cette rubrique sur l'offset, il convient de préciser que le format normalisé de référence dans l'imprimerie de labeur est le format A4, correspondant à un 210 x 297 mm ou page dite « magazine », et lorsque l'on parle d'un matériel 8, 16, 24 pages et plus cela revient à dire que l'on peut imprimer sur ce type de machine 8, 16 ou 24 pages d'un format magazine.
Le principe même de l'offset est un procédé indirect par l'intermédiaire d'une surface caoutchoutée, donc souple, que l'on appelle un « blanchet » utilisant une forme imprimante plane ou planographique, au même titre que la lithographie dont il dérive et dont le procédé d'impression est un contact direct entre la pierre et le papier.

Les contraintes de photogravure pour une impression offset

  • Minimum imprimable : 2 à 3 %
  • Soutien de cyan pour les aplats noirs 100 % de 30 %
  • Pas de texte ou d'élément à moins de 5 mm du format rogné
La finesse d'une trame se définit par sa « linéature » correspondant au nombre de lignes régulières par cm ou par pouce (inch). Elle se mesure à l'aide d'un lignomètre ou linéomètre ; c'est une figure géométrique gravée sur un support transparent qui, par superposition sur une trame, permet d'en apprécier visuellement la finesse.Il est important de préciser, comme nous l'avons fait dans la partie flexographie, que pour l'offset le point de trame est de forme elliptique. Il existe plusieurs types de trame, c'est-à-dire plusieurs formes de points :
  • La trame cristal ou trame mécanique dont le point est rond
  • La trame mezzo ou trame vermiculaire qui ne possède pas d'angle d'inclinaison
  • La trame à « double point » ou « double linéature » utilisée pour certaines similis qui fournit une image plus fine
  • Les lignés destinés à réaliser des effets spéciaux et utilisés notamment dans la publicité
  • La trame stochastique ou trame aléatoire utilisée pour des produits haut de gamme type joaillerie mais qui pose des problèmes de réglage du mouillage lors de l'impression, mais qui offre de très bons résultats sur les presses « waterless »

En offset feuilles:
plus la linéature de trame est fine, meilleur sera le rendu d'impression. Trame 150 minimum pouvant aller jusqu'à 300 pour les impressions de très haute qualité.

En rotative offset:
la linéature varie en fonction des supports d'impression choisis. Pour l'impression sur des couchés brillants ou des LWC, il est recommandé d'employer des trames 133 ou 150 ; pour une impression sur des couchés mats ou du journal amélioré, il est conseillé d'utiliser des trames 100 à 120. En ce qui concerne la presse, que ce soit la presse gratuite ou la presse quotidienne, pour impression sur du papier journal lorsqu'il faut fournir des typons pour des insertions publicitaires, la trame à utiliser se situe entre 70 et 90.

L'orientation des trames:
elle joue également un rôle important dans chaque couleur sous peine de créer des effets de « moirage ». Pour minorer l'effet de moirage, chaque angle de trame doit être décalé de 30° par rapport aux autres ; ce décalage idéal n'est pas réalisable en quadrichromie (4 fois 30 = 120 alors qu'un segment d'angle est de 90°) et il faut donc tricher, et profiter du fait que le yellow étant la couleur la moins intense, pour intercaler son inclinaison entre deux autres couleurs.

La copie des plaques

Au préalable à la copie des plaques, il convient de réaliser le montage et l'imposition des films ; c'est lors de cette phase qu'intervient la relation entre le format de la presse et le format de l'ouvrage à imprimer.
Si l'ouvrage ne comporte qu'une seule page et si pour des raisons de quantités à imprimer le choix de la presse s'est porté sur une forme imprimante susceptible de recevoir quatre pages, on réalisera des poses multiples ou « multiposes » ; si au contraire, l'ouvrage comporte quatre pages, on réalisera une imposition de façon que, à l'issue de l'impression, la page 2 se trouve bien au verso de la page 1 et la page 4 au verso de la page 3.
La copie, également appelée « report » et l'opération de report de l'image à imprimer sur la plaque pour constituer la forme imprimante, l'image à copier se présentant le plus souvent jusqu'à maintenant sur des films transparents (positifs ou négatifs).


Procédé traditionnel

La plaque, sur laquelle a été fixé le film « couche contre couche », la couche du film étant appliquée contre la couche de la plaque, est introduite dans un châssis pneumatique que l'on met sous vide afin d'assurer un contact parfait du film sur la plaque (tout manque de contact provoque une auréole sur les trames).
La plaque est ensuite « insolée » (exposée à la lumière) et la couche photosensible de la plaque subit une réaction photochimique qui modifie sa solubilité. La plaque est ensuite développée ou « révélée », c'est-à-dire traitée avec un révélateur qui permet de dissoudre la partie de la couche exposée à la lumière (parties claires du film) pour ne garder que le texte et l'image (parties sombres du film).
Il est nécessaire d'adapter la nature de la lumière et la durée d'exposition à la sensibilité de la couche de la plaque de façon à réaliser une copie de qualité indispensable à un bon rendu d'impression :
  • En copie à partir d'un film positif, une surexposition entraîne un affinement du point, donc une perte de l'image
  • A l'inverse, une sous-exposition provoque un engraissement du point

Procédé numérique

Comme nous l'avons vu pour la flexographie et l'héliogravure, l'offset a également fait sa révolution en ce qui concerne la copie des plaques et utilise aujourd'hui la copie directe à partir de fichiers numériques, cette technologie portant le nom de CTP « Computer To Plate ».Avant de se lancer dans la production des plaques à partir des fichiers numériques, les imprimeurs pratiquaient la production de films imposés, le « Computer To Film » CTF à partir de fichiers enregistrés en format PostScript, format qui s'est avéré incompatible avec les exigences de fiabilité totale liée à une production industrielle.
C'est la raison pour laquelle, en avril 1997, les commissions techniques du SICOGIF (Syndicat National des Industries de la Communication Graphique et de l'Imprimerie Françaises) ont mis en oeuvre une procédure de normalisation d'échange de fichiers numériques en collaboration avec les professionnels du secteur et les fournisseurs de biens d'équipement.

L’Offset feuille

L'élément imprimant de l'offset se compose en premier lieu de trois cylindres :
  • Un cylindre porte-plaque
  • Un cylindre porte-blanchet (surface caoutchoutée)
  • Un cylindre de contre-pression
Cet ensemble ou « groupe » étant complété par un système d'encrage et de mouillage (rappelons que l'eau, acceptée par les parties « brûlées » de la plaque a pour rôle d'empêcher l'encre d'y adhérer).
La gamme des presses offset feuilles est la plus étendue en matière de format, le plus petit d'entre eux étant un format 23 x 31 cm pour aller jusqu'au format 120 x 160 cm, ce dernier étant plus particulièrement utilisé pour l'impression des affiches mais également dans l'édition, pour les dictionnaires et les encyclopédies entre autres.
Il existe même quelques presses allant jusqu'au format 130 x 185 cm utilisées exclusivement pour l'impression d'affiches.

Son principal inconvénient est de ne pouvoir imprimer que d'un seul côté à la fois, à partir de papier en « rames », c'est-à-dire déjà coupé en formats, encore que certaines d'entre elles acceptent une alimentation en bobines et sont équipées d'un dispositif de coupe sur le margeur.
Ces machines sont équipées de sécheurs à rayonnement infrarouge ou ultraviolet. 

Elles comportent un ou plusieurs groupes imprimant, les constructeurs ont lancé sur le marché des machines huit groupes destinées à concurrencer les rotatives offset huit pages sur les moyens tirages.
Certaines d'entre elles sont également équipées de groupe de vernis. La sélection du prestataire et de la presse dépend bien entendu de la pagination et du format du document final mais il est important de souligner, compte tenu de la fragilité dimensionnelle du papier en regard de l'humidité, que pour imprimer de la quadrichromie sur de grands formats dans de bonnes conditions techniques, avec un bon repérage, il est vivement conseillé de choisir une presse quatre groupes afin d'éviter des passages successifs de la feuille de papier dans la machine.

Rotative Offset

La caractéristique principale de la rotative offset est d'utiliser du papier en bobine d'une part, et d'autre part d'imprimer en un seul passage les deux côtés de la bande de papier. Par contre, son principal inconvénient est d'être limitée à un format d'impression fixe. 

Dans la majorité des cas, le produit imprimé sort plié, il faut donc utiliser toute la surface du développement du cylindre ; cependant, il n'est pas indispensable d'utiliser toute la longueur des cylindres et il convient alors d'adapter la taille de la laize du papier à la longueur de cylindre que l'on veut imprimer.

Cette contrainte peut être contournée sur les machines équipées d'une sortie « à plat » ou en feuilles, le papier étant seulement coupé et non plié, il devient possible de remassicoter les feuilles pour isoler la partie imprimée mais cela suppose une gâche papier qui augmente le prix de revient de l'exemplaire. Elle peut également être évitée sur les rotatives à « format variable » qui possèdent des groupes à développements différents mais qui obligent à des changements de cylindres et qui sont peu répandues.

La configuration des groupes est sensiblement la même que sur les offset feuilles mais les difficultés inhérentes au mouillage et à l'encrage sont accrues par la vitesse de production. Par contre, il n'existe pas sur les rotatives de cylindre de contre-pression, ce sont les cylindres porte-blanchet montés en opposition qui font office de cylindre de contre-pression. 

Le porte-bobine peut porter plusieurs bobines et le changement de celle-ci se fait sans « arrêt machine » lorsque la bobine en service est réduite à l'état de bobinot, l'amorce de la bande de la bobine suivante enduite de colle vient se coller sur la bande en service et une lame tranche l'ancienne bande à ras du bobinot.
Outre le porte-bobine dérouleur, l'alimentation de la rotative est contrôlée par un « débiteur » qui amortit le déroulement de la bande de papier et régularise sa tension en évitant tout flottement excessif. Il se situe entre le dérouleur et le premier groupe imprimant et est destiné à éviter les « casses papier », causes d'arrêts machine qui ralentissent la productivité.

Les rotatives sont équipées de différents types de sortie:

  • Rembobinage
  • Coupe et empilage
  • A plat ou en feuilles
  • Plieuses (plis parallèles, plis d'équerre, plis croisés, plieuses trois plis, plieuses à plat, pli en accordéon, etc.)... mais aussi de lignes de finition (type collage ou piqûre) et de massicots rotatifs, ce qui permet d'obtenir un produit fini directement en « brut de roto ».

Par ailleurs, certaines rotatives sont équipées en ligne, pour répondre à la demande des opérations de marketing direct, de groupes de perforation, de groupes de gommage, de dépose d'encres odorantes, etc.

La rotative « Waterless » ou offset sans eau ou diographie

Ce procédé nécessite l'emploi de plaques particulières, des encres dont les caractéristiques de viscosité sont différentes des encres utilisées sur les offset classiques, ce qui induit une problématique dès que la température s'élève dans la presse par l'effet du roulage ; la chaleur ne doit pas dépasser 25° à 35° afin d'éviter tous les problèmes de voltige, de voilage, de montée en épaisseur et de transfert des couleurs. Par ailleurs, ces encres très « tirantes » demandent un papier très collé, totalement dépourvu de poussière.
L'intérêt de ce type de machine est d'abord la qualité du rendu d'impression ; dans la mesure où il n'y a pas d'eau, il ne se crée pas d'émulsion et par conséquent le rendu des couleurs est idéal, sans déformation de point et l'amélioration de la netteté de reproduction des linéatures fines et des trames aléatoires est incontestable.
Par ailleurs, la baisse du seuil de rentabilité en fait une concurrente directe des machines feuille avec l'intérêt de sortir un produit fini dans des délais records... en l'espace d'une demi-heure 5 000 exemplaires peuvent être calés, imprimés, pliés, collés.
C'est par conséquent un procédé pour courts tirages, haut de gamme.

La rotative offset en continu

Ces rotatives fonctionnent selon le même principe que les rotatives offset mais peuvent également imprimer en typo indirecte voire même en typographie.
Elles sont dites en continu dans la mesure où elles sont essentiellement destinées à produire du « listing » mais certaines rotatives disposent également de sorties bobine/bobine (c'est-à-dire que le papier est réenroulé sur une bobine receveuse) ou de sorties à plat (c'est-à-dire que le papier est transformé en ramettes).Leur laize ne dépasse généralement pas 60 centimètres et elles ont la particularité de réaliser, en même temps que l'impression, des opérations de transformation du papier et notamment des perforations sous forme de rangées latérales, dites « bandes caroll », qui permettent l'introduction des listings ainsi obtenus dans des imprimantes d'ordinateur à picots. Une perforation transversale, réalisée dans le même temps, facilite à la fois la pliure et la séparation des feuillets à l'issue de l'opération d'impression via l'ordinateur.Certaines rotatives en continu sont multibobines et peuvent également être susceptibles de réaliser des liasses, soit en « brut de roto », si la quantité demandée est suffisante pour justifier le calage de la rotative, soit en assembleuse après la roto et dans ce cas la sortie des feuilles imprimées se fera, soit en bobine/bobine, soit en pli/pli.
Les rotatives pour l'impression en continu bénéficient d'un grand nombre d'accessoires leur permettant notamment de réaliser des numérotages, du gommage, des découpes particulières et sont employées pour l'impression des tickets de loto, du tiercé, pour le couponing mais aussi pour de la sacherie sur des papiers spéciaux.

Les pliages en rotative offset

Il existe plusieurs types de pliages en rotative offset que l'on retrouve par exemple pour des magazines. Voici comment s'effectuent les pliages :

Où trouver un exemple d'impression offset d'un livre ?

Si vous avez besoin de plus amples informations en ce qui concerne l'impression offset, alors nous ne pourrions que vous encourager à vous informer sur l'impression offset de livres, vous ne devriez pas être au bout de vos surprises ! En effet, il arrive parfois que pour bien comprendre le procédé d'impression offset, il est tout simplement nécessaire de le voir à travers des exemples concrets. Si c'est bel et bien votre cas, alors nous ne pourrions que vous encourager à vous rendre sur cette page : l'impression offset d'un livre n'aura plus aucun secret pour vous !

En effet, en très peu de temps, cet imprimeur a réussi à se démarquer de tous les autres en proposant ni plus ni moins que de l'impression offset de livres, mais également d'autres prestations très précises autour de la publication et l'édition de livres. Avec de plus en plus de personnes qui souhaitent justement se tourner vers les métiers de l'impression, s'inspirer d'une entreprise spécialisée dans l'impression offset de livres est une très bonne idée. En effet, vous pourrez enfin en profiter pour voir comment travaillent les professionnels du secteur de l'édition en ce moment...


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